Ce grand circuit vous fera découvrir la majorité des sites de La Réole, en passant par la porte du Sault, le prieuré et son église, le château des Quat'Sos, le lavoir de la Marmory, l'ancien hôtel de ville ou encore l'ancienne prison.
Ce parcours est signalé tout le long par des panneaux fléchés sur lesquels est indiqué "circuit pédestre".
FEUILLE DE ROUTE
Jardin public
Le jardin public est aménagé sur une plateforme naturelle qui surplombe la Garonne. Consolidé au sud par les remparts de la première enceinte de la ville, cet espace a eu plusieurs fonctions au cours des siècles: défense de la ville, jardins des moines, habitations (des maisons occupent encore la moitié de l'espace sur le cadastre napoléonien), puis jardin public à partir du 20e siècle. Planté de plusieurs essences d'arbre différentes, celui-ci a peu changé depuis sa création.
En 1875 est inaugurée la voie ferrée Bordeaux - Tonneins qui a grandement perturbé ce côté-ci de la ville. C'est ainsi que sous le jardin public est creusé un premier tunnel de 140m. Au milieu de celui-ci est aménagée une cheminée d'aération (initialement pour les trains à vapeur), que l'on peut voir au centre du parc.
Tour Brodequin
La tour Brodequin, ou du Courneau, est située sur la première enceinte, face à la Garonne. Elle date au moins du XIIIe siècle. Cette tour carrée aujourd’hui arasée à la même hauteur que l’enceinte, tire son nom d’un membre de la famille Daulède qui vivait à la Réole au XVe siècle et surnommé Brodequin. Sa maison se situait non loin de la tour, adossée à la muraille.
Cette tour carrée, aujourd’hui accessible depuis les jardins en terrasse, était placée en saillie sur le rempart, et renforçait les défenses face au fleuve.
De la tour on peut observer au-dessus des toits des habitations situées en contre-bas, des escaliers qui rejoignent le jardin public. Ils sont utilisés par les habitants en cas de fortes inondations, afin de pouvoir sortir de chez eux...
Église Saint-Pierre
L’église Saint-Pierre est l’ancienne église du prieuré bénédictin. Elle fut construite au 12e siècle en remplacement d’une première église plus étendue à l’ouest, qui fut détruite par ordre du roi d’Angleterre Henri III car elle servi aux habitants pour se rebeller contre le château royal tout proche et lui jeter des projectiles.
Ainsi, la nef est aujourd’hui amputée de deux travées sur les cinq qu’elle possédait auparavant, donnant à l’ensemble de l’édifice des proportions originales. L’abside heptagonale est la partie la plus vieille de l’église (12e siècle). Ses sculptures extérieures sont remarquables et typiques de l’art roman.
Les chapiteaux de la nef sont également d’un grand intérêt. Masques humains et têtes de monstres se mêlent au milieu de feuillages, le tout exécuté avec une finesse rare.
Sévèrement endommagée en 1577 par les Huguenots pendant les guerres de religion, l’église est en grande partie reconstruite au 17e siècle dans le style gothique. Les murs de la nef sont alors rehaussés et les voûtes mises en place.
Si la sacristie est ouverte, on peut aussi visiter la chapelle Saint-Abbon, ancienne salle capitulaire du prieuré datant du 14e siècle et sobrement voûtée. On peut y voir une vieille armoire signée et datée de mars 1664.
Prieuré des Bénédictins
Fondé en 977 sur un promontoir calcaire dominant la Garonne alors appelé Squirs, le prieuré prit le nom de Régula dés le 11e siècle, en hommage à la règle de Saint-Benoît que suivaient les moines bénédictins. La ville de La Réole s’est ainsi développée autour de son prieuré, qui reste encore aujourd’hui le bâtiment central de la commune.
Plusieurs fois reconstruit ou rénové, il ne reste rien du prieuré d’origine, l’abside de l’église Saint-Pierre du 12e siècle étant la partie la plus ancienne. Les bâtiments actuels datent eux du 18e siècle. Ils forment un énorme ensemble sobre et massif qui occupe près d’un hectare.
Le prieuré abrite aujourd’hui la mairie ce qui permet de pouvoir y accéder librement. Le cloître en partie sauvegardé, les escaliers, le grand couloir, les sarcophages mérovingiens (retrouvés à La Recluse) et la vue imprenable sur la Garonne sont autant de curiosités à ne pas louper.
Mais la fierté du prieuré sont les ferronneries (grilles, rampes d’escalier) qui sont l’oeuvre de Blaise Charlut (1715-1792), célèbre ferronnier Réolais.
La truie de La Réole
En 1374, en pleine guerre de Cent-Ans, Du Guesclin vient chasser les anglais de La Réole et met seulement 3 jours à prendre la ville. C’est surement à cette occasion qu’il invente une machine qui va marquer les esprits pendant des siècles: la truye de La Réole !
C’était une machine de guerre destinée aux sièges utilisée pour créer des brèches dans les remparts ou pour forcer les portes fortifiées. Des engins analogues existaient déjà, mais la truye de La Réole avait des dimensions exceptionnelles ! Sorte de maison sur roue, son toit était couvert de tôle pour résister aux projectiles enflammés, et elle pouvait accueillir facilement 100 soldats en son sein ! Elle était équipée d’un énorme bélier suspendu qui servait à enfoncer les portes et les fortifications légères. Sur ses côtés, des machines de jet appelées “couillards” permettaient de lancer des projectiles sur les assiégés ou de défendre la truye contre des attaques.
Trois ans plus tard en 1377, alors que Du Guesclin assiège Bergerac, il se rappelle au bon souvenir de ta Truye de La Réole et envoie chercher celle-ci par un détachement de son armée. Les anglais leur tendent alors une embuscade pour détruire la truye mais échouent et battent en retraite.
A la vue de l’arrivée de la truye de La Réole à Bergerac, les habitants prennent panique et capitulent !
L'histoire de la truye ne s'achève pas là puisque l'engin aurait ensuite été vendu, vers 1474, aux Génois qui cherchaient alors à s'emparer de Chypre.
Porte de Gironde
La porte de Gironde située à l’extrémité ouest de la troisième enceinte, ouvrait sur la route de Bordeaux en direction de la paroisse voisine de Gironde (aujourd’hui Gironde-sur-Dropt), d’où son nom.
Si il ne reste plus rien aujourd’hui de la porte elle même, à part un rétrécissement de la rue à son ancien emplacement, on peut toutefois encore observer les arches de l’ancien pont levis de la porte en passant par la petite ruelle qui longe la rue de Gironde pour rejoindre la rue Jacques Terrible.
Parc paysager du Charros
Il y a quelques temps la municipalité a décidé de mettre en valeur l’ancienne vallée du Charros, abandonnée aux fougères et aux ronces pendant tant d’années. Le Charros est un ruisseau qui coulait à l’ouest la Réole en serpentant entre les maisons pour terminer sa course au pied du château des quat’Sos, où il se jetait dans la Garonne.
La mairie a ainsi aménagé au pied des remparts un agréable petit jardin paysager qui met en valeur les remparts et les fortifications du château. Un petit jardin médiéval occupe le haut du parc, prolongé par des arbres fruitiers plantés le long de la promenade. La création d’un ruisseau végétal composé de graminées, de plantes persistantes et caduques et de vivaces évoque la présence du Charros aujourd’hui canalisé sous terre. Des bancs et des panneaux d’interprétation invitent le visiteur à la détente et à la découverte.
Le mur en équerre qui part des remparts au niveau du jardin médiéval correspond au début de la 3e enceinte qui englobait une grande partie de la ville au 14e siècle. Au niveau de sa “cassure”, le Charros passait sous le mur par une porte appelée poterne de Figuey. En 1630, alors que la peste sévit à La Réole, la ville décide de construire des huttes pour les contagieux devant la poterne de Figuey et de condamner celle-ci avec les grilles du château “pour empêcher l’entrée des larrons” !
Remparts sur le Charros
Du pont enjambant l’ancien lit du Charros, la vue est une des plus pittoresque de La Réole. Les balcons en bois des maisons s’accrochent aux murailles de la 2e enceinte, érigée au XIIIe siècle pour englober les nouveaux quartiers et renforcer les défenses de la ville.
Sous ce vieux pont passait donc le ruisseau du Charros, qui allait se jeter dans la Garonne au pied du château des Quat’Sos. A la place des jardins situés en contre-bas se trouvait l’étang de retenue des eaux du moulin du Charros.
En franchissant le pont pour rentrer dans la ville, on passait par la porte dite du Babouyn, protégée par deux tours, dont le bâtiment de droite après le pont serait le dernier témoin !
Première enceinte
Les grands murs qui longent les rues des Argentiers et Glacière sont les restes de la première enceinte fortifiée de la ville sans doute érigée au XIe siècle. Ils encerclaient la ville primitive fondée autour du prieuré Saint-Pierre, formant une sorte de cercle épousant les contours du plateau calcaire qui lui-même était déjà défendu naturellement par le ruisseau du Charosse à l’ouest, la vallée du Pimpin à l’est, et la Garonne au sud.
Il reste très peu de vestiges de cette première enceinte, et c’est ici que vous pouvez le mieux vous rendre compte de son aspect, bien que les murs aient été reconstruits plusieurs fois suite à des éboulements de terrain. La portion la plus authentique étant celle qui est consolidée par des contreforts.
La petite tour accolée à la muraille près de l’escalier, abrite en fait un puits utilisé pour les jardins surplombant la muraille. Celui est également accessible via une petite fenêtre au niveau de la rue !
Porte Pinte
En remontant la rue Glacière, vous passez ici à l’endroit où se trouvait la porte Pinte, qui permettait de pénétrer dans la première enceinte fortifiée de La Réole érigée au XIe siècle. Située à l’ouest, c’est par elle que vous passiez si vous veniez de Bordeaux.
La défense de la porte Pinte était appuyée par la grande maison forte située à droite en remontant la rue Glacière. Cet édifice fortifié, complètement intégré à la première enceinte, jouait un rôle de bastion pour renforcer le dispositif défensif à l’ouest.
Devenue un frein au passage des chevaux et des charrettes, elle fut détruite au XVIIe siècle. Ses pierres furent alors utilisées pour paver les alentours et réparer un pont.
Maison à colombage
Comme dans d’autres endroits de la vieille ville de La Réole, on peut voir au 49 rue Armand Caduc une jolie maison à colombages datant probablement du XVIe siècle,
Cette maison a une ossature en bois, constituée de pans de bois disposés en croix de Saint-André, et dont les espaces sont comblés avec du torchis (mélange d’eau, d’argile, de paille et de chaux).
Cette belle bâtisse possède des étages à encorbellement, c’est à dire que le niveau supérieur est plus grand que celui qui est en dessous, ce qui permet de gagner un peu de place dans les étages, mais surtout d’éviter aux eaux de pluie de s’écouler sur la façade. Ainsi, chaque étage en encorbellement protège l’étage inférieur.
Petit à petit à partir du XVIIe siècle, les étages à encorbellement sont interdits car ils assombrissent les rues et favorisent la propagation du feu lors des incendies.
Pierre de remploi
Dans le bas de la rue Peysseguin, incrustée dans la façade d’une maison datant du 13e siècle, tout près d’une belle fenêtre en arc brisé, on remarque une curieuse pierre sculptée.
C’est une pierre de remploi datant du 11e siècle, correspondant à un linteau de fenêtre dans lequel on a sculpté un arc brisé monolithe. Ses inscriptions ont été étudiées et signifierait en lecture inversée: An Mille, Alpha et Oméga...
Hôtel Peysseguin
Cette belle bâtisse, aussi appelée château Peysseguin, date du Moyen-âge (15e siècle).
L’ensemble est composé de deux corps de bâtiment reliés par une entrée monumentale sous arche. A droite de ce portail se dresse une tour d’escalier garnie de belles fenêtres, et qui à l’origine était encore plus haute.
Si la façade de l'hôtel Peysseguin qui donne sur la rue Peysseguin est remarquable, il est tout aussi intéressant de découvrir la cour intérieure, accessible depuis la rue Michel Dupin.
Ancienne échoppe
Cette jolie petite maison, qui date du XVIe siècle, possède une façade typique des vieilles échoppes médiévales.
Sa grande ouverture en arc surbaissé permettait de disposer d’une largeur optimale pour commercer avec la rue, et également d’observer, le cas échéant, l’artisan en plein travail. Les larges rebords de fenêtre servaient à exposer les marchandises côté rue.
La boutique médiévale était un magasin dans lequel on n’entrait que lorsqu’on avait à traiter d’affaires. Presque tous les achats se faisaient dans la rue, devant les étals de la boutique, l’acheteur restant en dehors et le marchand à l’intérieur.
De nos jours, cette boutique a gardé sa vocation commerciale puisqu’elle abrite une crêperie nommée “l’échoppe” !
Maison à colombages
Cette maison à colombages est sans doute la plus belle de celles que l’on peut voir dans la vieille ville de La Réole.
Restaurée avec goût, elle possède une ossature en bois, constituée de pans de bois disposés en croix de Saint-André, et dont les espaces sont comblés avec du torchis (mélange d’eau, d’argile, de paille et de chaux). De belles fenêtres à vitraux rythment les façades.
Ses étages sont à encorbellement, c’est à dire que le niveau supérieur est plus grand que celui qui est en dessous, ce qui permet de gagner un peu de place dans les étages, mais aussi d’éviter aux eaux de pluie de s’écouler sur la façade. Ainsi, chaque étage en encorbellement protège l’étage inférieur.
Petit à petit à partir du XVIIe siècle, les étages à encorbellement sont interdits car ils assombrissent les rues et favorisent la propagation du feu lors des incendies.
Ancien hôtel de ville
L’ancien hôtel de ville est l’un des joyaux de la ville de La Réole. Édifié entre 1190 et 1208 grâce aux privilèges accordés par Richard Cœur de Lion afin de construire un bâtiment destiné aux réunions municipales, c’est l’un des plus vieux bâtiments public français encore debout.
Sa façade nord était incluse dans la première enceinte de la ville. On peut encore voir au coin nord-ouest du bâtiment l’arrachement de cette muraille, surmonté d’une porte aujourd’hui murée qui servait à déambuler sur le chemin de ronde.
Le bâtiment était utilisé pour les réunions des jurats communaux et son rez-de-chaussée servit pendant longtemps de halle aux grains. L’édifice a subi de nombreux remaniements au cours des siècles comme le percement d'ouvertures de style Renaissance ou l'ajout d'un balcon de style flamboyant à l'étage. Après avoir servi longtemps de prison, le rez-de-chaussée a été transformé en marché couvert au 20e siècle, en ouvrant sur la rue une partie du mur est.
En pénétrant dans le bâtiment, on ne peut qu’être frappé par les colonnes et les arcades qui séparent cet espace grandiose en deux nefs. Certains des chapiteaux sculptés du rez-de-chaussée semblent clairement des remplois de bâtiments détruits de La Réole (antique ou provenant du premier monastère).
Remparts de la première enceinte
Si vous pénétrez dans l’impasse du Loup, vous pourrez observer les restes de la première enceinte fortifiée de la ville sans doute érigée au XIe siècle. Ces murs encerclaient la ville primitive fondée autour du prieuré Saint-Pierre, formant une sorte de cercle épousant les contours du plateau calcaire qui lui-même était déjà défendu naturellement par le ruisseau du Charosse à l’ouest, la vallée du Pimpim à l’est, et la Garonne au sud.
Il reste très peu de vestiges de cette première enceinte, et c’est ici une bonne occasion de l’observer.
Les impasses ont rarement été créées pour être des cul-de-sac, mais sont souvent le résultat de transformations urbanistiques parfois complexes. Ici, l’impasse du Loup correspond aux anciens fossés creusés en avant des remparts pour renforcer leur défense. Comblés au fil des siècles, ils ont laissé place à une voie de circulation tronquée.
Hôtel de Briet
L’hôtel de Briet est un bel hôtel particulier datant du 17e siècle, la date de 1662 étant gravée au dessus de la porte. Un peu plus haut, au milieu de la façade, un soleil évoque le nom du propriétaire d'alors, Monsieur de “Briet”, par une sorte de rébus.
L’ensemble est disposé en U avec des proportions agréables. Les lignes, plutôt classicisantes, de la façade sur cour, sont toutefois marquées de formes évocatrices du baroque. En effet, les formes courbes des 2 balcons ainsi que de l’oculus central sont caractéristiques de ce style.
La grille qui ferme la cour est l'œuvre de Blaise Charlut, célèbre ferronnier réolais, tout comme les balcons incurvés du premier étage.
Ancienne prison
A la place de l’ancienne prison se trouvait l’église Saint-Michel, construite vraisemblablement à la fin du 13e siècle. Elle sert alors d’église paroissiale à la ville de la Réole, mais dès le 17e siècle le bâtiment est en mauvais état. En 1609 le vieux clocher s’écroule sur une maison adjacente, et en 1625 la grosse cloche tombe sur les murs de l’église…
L’église Saint-Michel sera finalement détruite en 1848 pour laisser place à la nouvelle prison de l'arrondissement de la Réole. Utilisée notamment pendant la seconde guerre mondiale pour y enfermer des résistants, elle fut ensuite abandonnée pendant près d'un demi-siècle. Aujourd'hui le lieu a gardé son caractère authentique et historique.
Place de la Libération
Cette place était occupée autrefois par une barbacane défendant l’entrée est de la ville au niveau de la 2e enceinte. Cette barbacane consistait en une sorte de fortin en avant des remparts, munie de deux portes: la porte de la Barbacane côté ville, et la porte monumentale du Thuron côté campagne. Il n’en reste rien aujourd’hui, mais la forme de la place correspond à son emprise.
Sous la place coule le Pimpin, ruisseau qui prend sa source dans les combes de Calonge au dessus de la Réole, et qui continue son cours dans le ravin qu’il a lui-même creusé au fil du temps (canalisé sous l’actuelle avenue Jean Delsol), avant de se jeter dans la Garonne.
Notez la statue de Jean de la Réoule au coin du bâtiment abritant la Société Générale, entre le 1er et le 2e étage (voir fiche Jean de la Réoule)
Cinéma Rex
La Réole est une ville de cinéma depuis le milieu du 20e siècle, en particulier grâce à la fougue d'un cinéaste amateur de l'époque, Jean Saubat qui a réalisé de nombreux documents filmés sur la vie locale de la ville pendant et après la Seconde Guerre mondiale. Bien que peuplée d'environ 3 500 habitants seulement à l'époque, trois salles y étaient implantées dans la période d'après-guerre dont le Rex.
Dans les années 30, le cinéma était un art nouveau mais critiqué par l'intelligentsia dominante. Aussi, pour s’assurer une crédibilité, de nombreuses salles de cinéma choisirent un nom latin, faisant référence à la culture “classique”: Vox (la voix, pour indiquer qu'on y projetait des films parlants), Lux (la lumière) ou Rex (le roi en latin) étaient les trois noms les plus utilisés.
Le Rex ouvre ses porte en 1948 à l’emplacement d’une imprimerie. La salle pouvait alors accueillir 500 spectateurs et était pourvue d'un balcon. Au cours des années 70, le cinéma se transforme en complexe de deux salles, mais ne pourra endiguer la chute de sa fréquentation et la fermeture que l'on pensait alors être définitive...
Aujourd'hui, le Rex est une salle classée Art & Essai de 250 places équipée pour la projection numérique et 3D. Il est géré par l'association « L'Écran Réolais » qui a sauvé ce cinéma singulier après sa fermeture en 1989. Il est ouvert tous les jours de l’année et participe activement à l’animation de la ville.
N’hésitez pas à rentrer dans le hall qui a gardé tout son cachet d’antan avec sa longue rampe menant au guichet !
Jean de La Réoule
La commune de la Réole possède un personnage mythique qui la représente : Jean de la Réoule, dont on trouve une représentation à l’un des angles de la place centrale de la ville. Ce personnage mythique est attesté dès le XIIIe siècle.
Il symboliserait la résistance de la commune aux différents sièges qu’elle a connus durant le Moyen Age. Elle pourrait aussi bien être une commémoration de l’héroïsme d’un ou plusieurs soldats de cette époque pendant laquelle les Réolais étaient en guerre contre l’Agenais. Si la statue actuelle est une reproduction d’une statue du XVIIIe siècle représentant Jean de la Réoule en uniforme de l’époque, il semblerait qu’une statue plus vieille trônait à l’origine au dessus de la porte médiévale du Thuron
Son emplacement à l’une des portes de la ville semble indiquer qu’il monte la garde et qu’il est là pour décourager les éventuels envahisseurs.
Jean de la Réoule reste aujourd’hui dans les mémoires grâce à une chanson du folklore gascon qui relate son histoire sous une forme assez coquette. Un groupe local, d’ailleurs appelé "Lous Réoules", continue de la chanter.
En voici le premier couplet:
Jan de La Reula, moun amic,
Ah que ta femme est maou couhade
Mène-me la, te la couherey…
A l’oumbrette, a l’oumbrette,
A l’oumbrette daou perseguey…
Jean de La Reoule, mon ami,
Ah que ta femme est mal coiffée
Mène-me la, je te la coifferai,
A l’ombre d’un pêcher…
Puit artésien
A cet endroit se trouvait le puits artésien de La Réole. Inventé par les moines de l’abbaye de Lilliers en Artois (d’où son nom) en 1126, le principe du puits artésien repose sur une géologie et une topographie particulière d’un lieu, qui fait que l’eau jaillit sous pression au niveau du puits.
En 1896, afin d’améliorer la qualité de vie des habitants en leur fournissant de l’eau courante saine et de bonne qualité, la ville décide le forage d’un puits artésien au point le plus bas de la ville, en bas de la vallée du Pimpin, situation idéale pour favoriser la pression de sortie de l’eau.
Le forage atteint alors 200m de profondeur et permet d’obtenir un débit de 600m3 d’eau par jour, largement suffisant pour la consommation des habitants de l’époque. L’eau ainsi obtenue, beaucoup moins calcaire que l’eau puisée dans les puits classiques, était alors pompée, grâce à l’électricité fournie par des machines à vapeur, jusque dans des réservoirs installés au dessus de la ville, et toujours présents de nos jours.
Le puits artésien est aujourd’hui canalisé sous la route.
Maison à balcons
Vous pouvez voir ici un exemple de maison à balcons si typique de ce quartier de La Réole.
L’avenue Jean Delsol qui remonte aujourd’hui vers la ville a remplacé une vallée verdoyante et abrupte où coulait autrefois le ruisseau du Pimpin et qui servait de protection naturelle à la vieille ville. De nombreuses maisons à balcons, accrochées aux remparts de la deuxième enceinte, surplombaient ainsi le ruisseau jusqu’au port.
Ce quartier des plus typiques de La Réole, a inspiré de nombreux artistes au cours du temps, comme par exemple le célèbre archéologue et historien Léo Drouyn qui a produit plusieurs dessins du quartier à la fin du 19e siècle.
Les maisons que vous avez devant vous semblent partir en oblique par rapport à l’axe de la route, car elles suivaient au plus près le cours du ruisseau qui déviait ici vers l’ouest.
La grande école
Ce magnifique édifice est appelé la “grande école” car il a abrité à partir du 16e siècle le collège de la ville où les enfants de la bourgeoisie s’instruisaient.
Le bâtiment daterait du 13e siècle et pourrait avoir appartenu à une famille importante de la bourgeoisie réolaise, au même titre que la maison Seguin.
Intégré aux remparts de la 2e enceinte, baigné par les eaux du ruisseau Pinpin qui coulait à ses pieds, il est probable que ce monument ait eu à l’origine un rôle militaire (caserne ou arsenal).
En observant la façade, on note deux fenêtres géminées et deux portes étroites au rez-de-chaussée. La porte de droite, d’après la tradition, débouchait sur un pont qui enjambait le Pinpin et qui permettait au propriétaire de sortir de la ville sans passer par les portes de la ville. C’est ce qu’on appelle une “poterne”.
Le 1er étage correspond en fait au rez-de-chaussée quand on vient de la rue André Bénac. Les grosses consoles en pierre que l’on peut voir sur la façade, servaient à supporter une grande galerie fortifiée qui surplombait la rivière.