Partant du port, où il est facile de se garer, ce circuit court permet de découvrir les principaux sites de La Réole en un temps restreint. Idéal pour ceux qui sont pressés.
FEUILLE DE ROUTE
Maison à balcons
Vous pouvez voir ici un exemple de maison à balcons si typique de ce quartier de La Réole.
L’avenue Jean Delsol qui remonte aujourd’hui vers la ville a remplacé une vallée verdoyante et abrupte où coulait autrefois le ruisseau du Pimpin et qui servait de protection naturelle à la vieille ville. De nombreuses maisons à balcons, accrochées aux remparts de la deuxième enceinte, surplombaient ainsi le ruisseau jusqu’au port.
Ce quartier des plus typiques de La Réole, a inspiré de nombreux artistes au cours du temps, comme par exemple le célèbre archéologue et historien Léo Drouyn qui a produit plusieurs dessins du quartier à la fin du 19e siècle.
Les maisons que vous avez devant vous semblent partir en oblique par rapport à l’axe de la route, car elles suivaient au plus près le cours du ruisseau qui déviait ici vers l’ouest.
La grande école
Ce magnifique édifice est appelé la “grande école” car il a abrité à partir du 16e siècle le collège de la ville où les enfants de la bourgeoisie s’instruisaient.
Le bâtiment daterait du 13e siècle et pourrait avoir appartenu à une famille importante de la bourgeoisie réolaise, au même titre que la maison Seguin.
Intégré aux remparts de la 2e enceinte, baigné par les eaux du ruisseau Pinpin qui coulait à ses pieds, il est probable que ce monument ait eu à l’origine un rôle militaire (caserne ou arsenal).
En observant la façade, on note deux fenêtres géminées et deux portes étroites au rez-de-chaussée. La porte de droite, d’après la tradition, débouchait sur un pont qui enjambait le Pinpin et qui permettait au propriétaire de sortir de la ville sans passer par les portes de la ville. C’est ce qu’on appelle une “poterne”.
Le 1er étage correspond en fait au rez-de-chaussée quand on vient de la rue André Bénac. Les grosses consoles en pierre que l’on peut voir sur la façade, servaient à supporter une grande galerie fortifiée qui surplombait la rivière.
Vallée du Pimpin
La vieille ville de la Réole s’est établie sur un plateau calcaire dominant la Garonne, et naturellement défendu par la vallée du Charosse à l’ouest et la vallée du Pimpin à l’est. Cette dernière est aujourd’hui occupée par l’avenue Jean Delsol, et le cour du Pimpin a été canalisé sous celle-ci.
Pourtant, il y a encore peu de temps, cet endroit était le plus typique de la Réole. Le ruisseau du Pimpin coulait large et puissant au milieu d’un véritable canyon aux parois abruptes et à la végétation luxuriante. Un moulin à eau et son bassin de retenu occupait le haut du vallon, ce qui explique aujourd'hui la largeur de la rue à cet endroit.
Adossées aux remparts de la deuxième enceinte, de nombreuses maisons typiques à balcon surplombaient directement le ruisseau. Il reste aujourd’hui encore quelques une de ces maisons, mais leur environnement n’est plus aussi romantique qu’autrefois.
Place de la Libération
Cette place était occupée autrefois par une barbacane défendant l’entrée est de la ville au niveau de la 2e enceinte. Cette barbacane consistait en une sorte de fortin en avant des remparts, munie de deux portes: la porte de la Barbacane côté ville, et la porte monumentale du Thuron côté campagne. Il n’en reste rien aujourd’hui, mais la forme de la place correspond à son emprise.
Sous la place coule le Pimpin, ruisseau qui prend sa source dans les combes de Calonge au dessus de la Réole, et qui continue son cours dans le ravin qu’il a lui-même creusé au fil du temps (canalisé sous l’actuelle avenue Jean Delsol), avant de se jeter dans la Garonne.
Notez la statue de Jean de la Réoule au coin du bâtiment abritant la Société Générale, entre le 1er et le 2e étage (voir fiche Jean de la Réoule)
Jean de La Réoule
La commune de la Réole possède un personnage mythique qui la représente : Jean de la Réoule, dont on trouve une représentation à l’un des angles de la place centrale de la ville. Ce personnage mythique est attesté dès le XIIIe siècle.
Il symboliserait la résistance de la commune aux différents sièges qu’elle a connus durant le Moyen Age. Elle pourrait aussi bien être une commémoration de l’héroïsme d’un ou plusieurs soldats de cette époque pendant laquelle les Réolais étaient en guerre contre l’Agenais. Si la statue actuelle est une reproduction d’une statue du XVIIIe siècle représentant Jean de la Réoule en uniforme de l’époque, il semblerait qu’une statue plus vieille trônait à l’origine au dessus de la porte médiévale du Thuron
Son emplacement à l’une des portes de la ville semble indiquer qu’il monte la garde et qu’il est là pour décourager les éventuels envahisseurs.
Jean de la Réoule reste aujourd’hui dans les mémoires grâce à une chanson du folklore gascon qui relate son histoire sous une forme assez coquette. Un groupe local, d’ailleurs appelé "Lous Réoules", continue de la chanter.
En voici le premier couplet:
Jan de La Reula, moun amic,
Ah que ta femme est maou couhade
Mène-me la, te la couherey…
A l’oumbrette, a l’oumbrette,
A l’oumbrette daou perseguey…
Jean de La Reoule, mon ami,
Ah que ta femme est mal coiffée
Mène-me la, je te la coifferai,
A l’ombre d’un pêcher…
Cinéma Rex
La Réole est une ville de cinéma depuis le milieu du 20e siècle, en particulier grâce à la fougue d'un cinéaste amateur de l'époque, Jean Saubat qui a réalisé de nombreux documents filmés sur la vie locale de la ville pendant et après la Seconde Guerre mondiale. Bien que peuplée d'environ 3 500 habitants seulement à l'époque, trois salles y étaient implantées dans la période d'après-guerre dont le Rex.
Dans les années 30, le cinéma était un art nouveau mais critiqué par l'intelligentsia dominante. Aussi, pour s’assurer une crédibilité, de nombreuses salles de cinéma choisirent un nom latin, faisant référence à la culture “classique”: Vox (la voix, pour indiquer qu'on y projetait des films parlants), Lux (la lumière) ou Rex (le roi en latin) étaient les trois noms les plus utilisés.
Le Rex ouvre ses porte en 1948 à l’emplacement d’une imprimerie. La salle pouvait alors accueillir 500 spectateurs et était pourvue d'un balcon. Au cours des années 70, le cinéma se transforme en complexe de deux salles, mais ne pourra endiguer la chute de sa fréquentation et la fermeture que l'on pensait alors être définitive...
Aujourd'hui, le Rex est une salle classée Art & Essai de 250 places équipée pour la projection numérique et 3D. Il est géré par l'association « L'Écran Réolais » qui a sauvé ce cinéma singulier après sa fermeture en 1989. Il est ouvert tous les jours de l’année et participe activement à l’animation de la ville.
N’hésitez pas à rentrer dans le hall qui a gardé tout son cachet d’antan avec sa longue rampe menant au guichet !
Puits de la lune
L’approvisionnement en eau a toujours été une question vitale pour les hommes, et d’autant plus importante en milieu urbain où la demande est forte et les risques de sièges en temps de guerre élevés.
Il faut se rappeler qu’il n’y a pas si longtemps, l'eau courante n'existait pas. Au 19e siècle, un foyer utilisait environ 20 litres d’eau par jour. Il fallait alors aller chercher l’eau au puits ou à la source la plus proche avec des seaux. L’eau ramenée ainsi devait servir pour toute la journée afin de se laver, boire, faire la cuisine et laver le linge.
La Réole possédait de nombreux puits, certains privés et d’autres publics. La rue principale historique (aujourd’hui rue Armand Caduc) qui traverse la vieille ville d’est en ouest, était pourvue de deux puits situés à ses extrémités: le puits Saint-Pierre à l’ouest, et le puits de la Lune à l’est, à l’intersection des rues André Bénac et Armand Caduc.
Bizarrement et de façon tout à fait originale, ce puits avait la forme d’un croissant de lune ! Aujourd’hui ce puits est enfouie sous la route, mais son emplacement est commémoré par les pavés qui dessinent un cercle dans lequel est inscrit un croissant de lune.
Maisons à colombages
Dans ce secteur de la rue Armand Caduc, on peut admirer plusieurs maisons à colombages datant principalement du 16e siècle, comme dans d’autres endroits de la vieille ville de La Réole.
Ces maisons ont une ossature en bois, constituée de pans de bois disposés en croix de Saint-André, et dont les espaces sont comblés avec du torchis (mélange d’eau, d’argile, de paille et de chaux).
Certaines d’entre elles ont des étages à encorbellement, c’est à dire que le niveau supérieur est plus grand que celui qui est en dessous, ce qui permet de gagner un peu de place dans les étages, mais surtout d’éviter aux eaux de pluie de s’écouler sur la façade. Ainsi, chaque étage en encorbellement protège l’étage inférieur.
Petit à petit à partir du 17e siècle, les étages à encorbellement sont interdits car ils assombrissent les rues et favorisent la propagation du feu lors des incendies.
Ne pas louper le bel étage à colombage dans l’impasse du Colac, ainsi que la maison possédant de belles fenêtres à meneaux à l’angle de cette impasse et de la rue Armand Caduc. A noter que les arêtes des murs donnant sur la rue principale ont été abattues pour permettre le passage des charrettes.
Maison à colombage
Comme dans d’autres endroits de la vieille ville de La Réole, on peut voir au 49 rue Armand Caduc une jolie maison à colombages datant probablement du XVIe siècle,
Cette maison a une ossature en bois, constituée de pans de bois disposés en croix de Saint-André, et dont les espaces sont comblés avec du torchis (mélange d’eau, d’argile, de paille et de chaux).
Cette belle bâtisse possède des étages à encorbellement, c’est à dire que le niveau supérieur est plus grand que celui qui est en dessous, ce qui permet de gagner un peu de place dans les étages, mais surtout d’éviter aux eaux de pluie de s’écouler sur la façade. Ainsi, chaque étage en encorbellement protège l’étage inférieur.
Petit à petit à partir du XVIIe siècle, les étages à encorbellement sont interdits car ils assombrissent les rues et favorisent la propagation du feu lors des incendies.
Pierre de remploi
Dans le bas de la rue Peysseguin, incrustée dans la façade d’une maison datant du 13e siècle, tout près d’une belle fenêtre en arc brisé, on remarque une curieuse pierre sculptée.
C’est une pierre de remploi datant du 11e siècle, correspondant à un linteau de fenêtre dans lequel on a sculpté un arc brisé monolithe. Ses inscriptions ont été étudiées et signifierait en lecture inversée: An Mille, Alpha et Oméga...
Hôtel Peysseguin
Cette belle bâtisse, aussi appelée château Peysseguin, date du Moyen-âge (15e siècle).
L’ensemble est composé de deux corps de bâtiment reliés par une entrée monumentale sous arche. A droite de ce portail se dresse une tour d’escalier garnie de belles fenêtres, et qui à l’origine était encore plus haute.
Si la façade de l'hôtel Peysseguin qui donne sur la rue Peysseguin est remarquable, il est tout aussi intéressant de découvrir la cour intérieure, accessible depuis la rue Michel Dupin.
Ancienne échoppe
Cette jolie petite maison, qui date du XVIe siècle, possède une façade typique des vieilles échoppes médiévales.
Sa grande ouverture en arc surbaissé permettait de disposer d’une largeur optimale pour commercer avec la rue, et également d’observer, le cas échéant, l’artisan en plein travail. Les larges rebords de fenêtre servaient à exposer les marchandises côté rue.
La boutique médiévale était un magasin dans lequel on n’entrait que lorsqu’on avait à traiter d’affaires. Presque tous les achats se faisaient dans la rue, devant les étals de la boutique, l’acheteur restant en dehors et le marchand à l’intérieur.
De nos jours, cette boutique a gardé sa vocation commerciale puisqu’elle abrite une crêperie nommée “l’échoppe” !
Maison à colombages
Cette maison à colombages est sans doute la plus belle de celles que l’on peut voir dans la vieille ville de La Réole.
Restaurée avec goût, elle possède une ossature en bois, constituée de pans de bois disposés en croix de Saint-André, et dont les espaces sont comblés avec du torchis (mélange d’eau, d’argile, de paille et de chaux). De belles fenêtres à vitraux rythment les façades.
Ses étages sont à encorbellement, c’est à dire que le niveau supérieur est plus grand que celui qui est en dessous, ce qui permet de gagner un peu de place dans les étages, mais aussi d’éviter aux eaux de pluie de s’écouler sur la façade. Ainsi, chaque étage en encorbellement protège l’étage inférieur.
Petit à petit à partir du XVIIe siècle, les étages à encorbellement sont interdits car ils assombrissent les rues et favorisent la propagation du feu lors des incendies.
Ancien hôtel de ville
L’ancien hôtel de ville est l’un des joyaux de la ville de La Réole. Édifié entre 1190 et 1208 grâce aux privilèges accordés par Richard Cœur de Lion afin de construire un bâtiment destiné aux réunions municipales, c’est l’un des plus vieux bâtiments public français encore debout.
Sa façade nord était incluse dans la première enceinte de la ville. On peut encore voir au coin nord-ouest du bâtiment l’arrachement de cette muraille, surmonté d’une porte aujourd’hui murée qui servait à déambuler sur le chemin de ronde.
Le bâtiment était utilisé pour les réunions des jurats communaux et son rez-de-chaussée servit pendant longtemps de halle aux grains. L’édifice a subi de nombreux remaniements au cours des siècles comme le percement d'ouvertures de style Renaissance ou l'ajout d'un balcon de style flamboyant à l'étage. Après avoir servi longtemps de prison, le rez-de-chaussée a été transformé en marché couvert au 20e siècle, en ouvrant sur la rue une partie du mur est.
En pénétrant dans le bâtiment, on ne peut qu’être frappé par les colonnes et les arcades qui séparent cet espace grandiose en deux nefs. Certains des chapiteaux sculptés du rez-de-chaussée semblent clairement des remplois de bâtiments détruits de La Réole (antique ou provenant du premier monastère).
Maison à colombages
Comme dans d’autres endroits de la vieille ville de La Réole, on peut voir à l’angle des rues Numa Ducros et Craberie une jolie maison à colombages datant probablement du 16e ou 17e siècles.
Cette maison a une ossature en bois, constituée de pans de bois disposés en croix de Saint-André, et dont les espaces sont comblés avec du torchis (mélange d’eau, d’argile, de paille et de chaux).
Juste à droite de cette maison, se trouvait la porte de la Craberie, une des quatres portes de la première enceinte érigée au 11e siècle. Comme beaucoup d’autres fortifications en milieu urbain, elle fut détruite au 17e siècle car elle entravait la bonne circulation des chevaux et des charrettes.
Porte de la Marmory
Difficile de la savoir aujourd’hui, mais en marchant rue du mulet pour descendre vers le lavoir, vous sortiez de la ville du XIIIe siècle en passant sous la porte de la Marmory.
Le seul reste visible de cette porte médiévale est la façade à gauche en descendant les escaliers qui correspond à la tour ouest qui protégeait la porte. On remarque le contrefort à l’angle, et l’archère (tronquée) sur la façade qui permettait de tirer sur les assaillants.
De l’autre côté de la rue du Mulet, un fort flanqué de tourelles rondes défendait l’autre côté de la porte de la Marmory et le front nord-ouest des fortifications de la ville. Malheureusement il n’en reste plus rien aujourd’hui, tout comme la porte elle même.
Parc paysager du Charros
Il y a quelques temps la municipalité a décidé de mettre en valeur l’ancienne vallée du Charros, abandonnée aux fougères et aux ronces pendant tant d’années. Le Charros est un ruisseau qui coulait à l’ouest la Réole en serpentant entre les maisons pour terminer sa course au pied du château des quat’Sos, où il se jetait dans la Garonne.
La mairie a ainsi aménagé au pied des remparts un agréable petit jardin paysager qui met en valeur les remparts et les fortifications du château. Un petit jardin médiéval occupe le haut du parc, prolongé par des arbres fruitiers plantés le long de la promenade. La création d’un ruisseau végétal composé de graminées, de plantes persistantes et caduques et de vivaces évoque la présence du Charros aujourd’hui canalisé sous terre. Des bancs et des panneaux d’interprétation invitent le visiteur à la détente et à la découverte.
Le mur en équerre qui part des remparts au niveau du jardin médiéval correspond au début de la 3e enceinte qui englobait une grande partie de la ville au 14e siècle. Au niveau de sa “cassure”, le Charros passait sous le mur par une porte appelée poterne de Figuey. En 1630, alors que la peste sévit à La Réole, la ville décide de construire des huttes pour les contagieux devant la poterne de Figuey et de condamner celle-ci avec les grilles du château “pour empêcher l’entrée des larrons” !
La truie de La Réole
En 1374, en pleine guerre de Cent-Ans, Du Guesclin vient chasser les anglais de La Réole et met seulement 3 jours à prendre la ville. C’est surement à cette occasion qu’il invente une machine qui va marquer les esprits pendant des siècles: la truye de La Réole !
C’était une machine de guerre destinée aux sièges utilisée pour créer des brèches dans les remparts ou pour forcer les portes fortifiées. Des engins analogues existaient déjà, mais la truye de La Réole avait des dimensions exceptionnelles ! Sorte de maison sur roue, son toit était couvert de tôle pour résister aux projectiles enflammés, et elle pouvait accueillir facilement 100 soldats en son sein ! Elle était équipée d’un énorme bélier suspendu qui servait à enfoncer les portes et les fortifications légères. Sur ses côtés, des machines de jet appelées “couillards” permettaient de lancer des projectiles sur les assiégés ou de défendre la truye contre des attaques.
Trois ans plus tard en 1377, alors que Du Guesclin assiège Bergerac, il se rappelle au bon souvenir de ta Truye de La Réole et envoie chercher celle-ci par un détachement de son armée. Les anglais leur tendent alors une embuscade pour détruire la truye mais échouent et battent en retraite.
A la vue de l’arrivée de la truye de La Réole à Bergerac, les habitants prennent panique et capitulent !
L'histoire de la truye ne s'achève pas là puisque l'engin aurait ensuite été vendu, vers 1474, aux Génois qui cherchaient alors à s'emparer de Chypre.
Château des Quat'Sos
Impossible de ne pas remarquer la silhouette imposante du château des Quat’Sos au milieu du paysage Réolais ! Cette forteresse médiévale est en effet une des plus grandes de Gironde.
Les origines du château remontent au moins au XIIIe siècle, époque à laquelle, à partir d’une simple place forte établie sur le promontoire calcaire surplombant le ruisseau de Charros et l’ancien lit de la Garonne, de multiples améliorations vont transformer ce site en une redoutable forteresse. L’agrandissement du château ira même jusqu’à empiéter symboliquement sur le prieuré et son église, dont les pierres issues de cette oblitération serviront à construire les nouvelles tours !
Le château tire justement son nom de ces quatre imposantes tours construites autour d’un donjon principal aujourd’hui disparu: les quatres soeurs, ou Quat’Sos. Seules trois d’entre elles subsistent encore aujourd’hui, la mieux conservée et la plus imposante étant celle surplombant le parc aménagé, appelée la Thomasse. Les trois autres portaient les noms de tours de la Gayne, du Plon et des Capperans.
Le château va subir de nombreux sièges au cours des siècles. Pendant la guerre de Cent ans par exemple, il va changer de mains à sept reprises entre les français et les anglais. Finalement, en 1629, Richelieu ordonne le démantèlement du château. Une partie des fortifications face à la ville sont détruites, les fossés comblés et les bâtiments situés dans la cour rasés.
Au XVIIIe siècle, la forteresse devient une demeure bourgeoise agrémentée de grandes fenêtres face à la Garonne, tout en gardant néanmoins de lourdes traces de son passé militaire de l’époque médiévale.
Prieuré des Bénédictins
Fondé en 977 sur un promontoir calcaire dominant la Garonne alors appelé Squirs, le prieuré prit le nom de Régula dés le 11e siècle, en hommage à la règle de Saint-Benoît que suivaient les moines bénédictins. La ville de La Réole s’est ainsi développée autour de son prieuré, qui reste encore aujourd’hui le bâtiment central de la commune.
Plusieurs fois reconstruit ou rénové, il ne reste rien du prieuré d’origine, l’abside de l’église Saint-Pierre du 12e siècle étant la partie la plus ancienne. Les bâtiments actuels datent eux du 18e siècle. Ils forment un énorme ensemble sobre et massif qui occupe près d’un hectare.
Le prieuré abrite aujourd’hui la mairie ce qui permet de pouvoir y accéder librement. Le cloître en partie sauvegardé, les escaliers, le grand couloir, les sarcophages mérovingiens (retrouvés à La Recluse) et la vue imprenable sur la Garonne sont autant de curiosités à ne pas louper.
Mais la fierté du prieuré sont les ferronneries (grilles, rampes d’escalier) qui sont l’oeuvre de Blaise Charlut (1715-1792), célèbre ferronnier Réolais.
Panorama sur la Garonne
Sans aucun doute l'un des endroits les plus spectaculaires de La Réole ! Plusieurs choses à voir sur un si petit espace.
Tout d'abord, vous ne pourrez manquer d'être impressionné par le point de vue magnifique qui permet de contempler la Garonne en contre-bas et la plateau landais qui s'étend à perte de vue.
Le meilleur endroit pour en profiter est évidemment sur le perron de ce magnifique escalier à double révolution (deux rampes courbes et symétriques) datant du 18e siècle. Au centre de cet escalier, la coquille rappelle que la Réole fut l'un des quatre points de passage à gué sur la Garonne, sur la route des pèlerins de Saint-Jacques de Compostelle. La coquille est surmontée des armes du prieuré : la devise bénédictine, "PAX", est entourée par la couronne d'épines et par les clous de la Passion.
Derrière vous, vous pourrez contempler l'un des chef d'oeuvre de Blaise Charlut, célèbre ferronier d'art réolais du 18e siècle, réputé dans toute la Guyenne. C'est lui qui réalise en 1748 tout un ensemble de ferronneries pour le compte du prieuré de La Réole, dont cette très belle grille qui ferme le couloir sud.
Enfin, derrière la grille, disposé dans le couloir qui mène au cloître, vous pourrez observer de beaux exemples de sarcophages mérovingiens monolithes, retrouvés lors de travaux au lieu-dit de La Recluse (site d'une villa gallo-romaine puis d'une chapelle).
Église Saint-Pierre
L’église Saint-Pierre est l’ancienne église du prieuré bénédictin. Elle fut construite au 12e siècle en remplacement d’une première église plus étendue à l’ouest, qui fut détruite par ordre du roi d’Angleterre Henri III car elle servi aux habitants pour se rebeller contre le château royal tout proche et lui jeter des projectiles.
Ainsi, la nef est aujourd’hui amputée de deux travées sur les cinq qu’elle possédait auparavant, donnant à l’ensemble de l’édifice des proportions originales. L’abside heptagonale est la partie la plus vieille de l’église (12e siècle). Ses sculptures extérieures sont remarquables et typiques de l’art roman.
Les chapiteaux de la nef sont également d’un grand intérêt. Masques humains et têtes de monstres se mêlent au milieu de feuillages, le tout exécuté avec une finesse rare.
Sévèrement endommagée en 1577 par les Huguenots pendant les guerres de religion, l’église est en grande partie reconstruite au 17e siècle dans le style gothique. Les murs de la nef sont alors rehaussés et les voûtes mises en place.
Si la sacristie est ouverte, on peut aussi visiter la chapelle Saint-Abbon, ancienne salle capitulaire du prieuré datant du 14e siècle et sobrement voûtée. On peut y voir une vieille armoire signée et datée de mars 1664.
Porte du Sault
La porte du Sault est la seule porte médiévale encore en place à La Réole, sur les quinze repérées le long des fortifications. C’est une porte double qui s’appuie sur la falaise calcaire. Elle s’ouvre dans la première enceinte qui date du XIe siècle et débouche sur une rue pentue munie de larges escaliers qui descendent jusqu’à la rivière. Elle permettait de relier le port au centre de la cité.
Contrairement aux autres portes qui ont toutes été détruites car elles entravaient le trafic en ville, la porte du Sault doit sa sauvegarde à son emplacement singulier. Aucune charrettes, ni voitures à fortiori ne se sont risquées à descendre les escalier du Sault !
La porte doit ainsi son nom à la plateforme du Sault précédant celle-ci, issue du latin Saltus, qui signifie pente.