Ce circuit intermédiaire de 6 km vous fera découvrir plusieurs aspects du territoire de Loubens, dont les vignobles du plateau, une partie de l’ancien bourg, la vallée du Drot et le vieux moulin de Loubens.
En chemin vous pourrez également admirer le château médiéval de Lavison et vous y arrêter pour une visite ou pour déguster les vins de la propriété. Plus loin, en longeant Drot, vous apercevrez également un autre château, celui de Gères (16e siècle) juste à côté de la ferme du Moulinat qui elle vous propose de découvrir les produits de son terroir (canards, foie gras, maïs, etc.).
FEUILLE DE ROUTE

Château de Lavison
Le château de Lavison est mentionné dès 977, le terrain est alors un alleu roturier, c’est-à-dire une terre pour laquelle le propriétaire ne doit de redevance à personne. Le gros oeuvre, visible aujourd’hui, remonte au XIIIe siècle. La partie la plus ancienne est le donjon carré, situé dans la cour intérieure et servant à l’origine de lieu de stockage des provisions et des archives, constituant l’endroit le plus sûr du château, comme c’est le cas, dans la plupart des forteresses médiévales.
Le nom du château viendrait de « La Visue » en référence à la vue sur toute la vallée qu’offre le donjon primitif. Le château est remanié aux XVe et XVIe siècles et au XIXe siècle, où des parties agricoles sont ajoutées.
Il est possible de dresser précisément la liste des propriétaires grâce aux textes d’achats et d’échanges. Nous savons ainsi que le château a été en possession d’Edouard 1er d’Angleterre après sa cession par Bertrand de Ladis en 1274. Il a appartenu à Jean de Lavaissière au XVIIIe siècle, également propriétaire du château de Lavaissière construit à Loubens.
On trouve à l’intérieur des bâtiments de remarquables charpentes dont les peintures du XVIe siècle sont encore en excellent état. De même, les tapisseries, aux sujets issus de la littérature antique comme du roman courtois médiéval, sont impressionnantes. Le mobilier témoigne de la production des arts décoratifs en particulier des XVIIIe et XIXe siècles sous Napoléon 1er . De même, on peut y voir des éléments de vaisselle provenant des ateliers de Jacques Hustin.

Colombier
Le colombier est l’apanage de la noblesse. Il a été démocratisé par Charlemagne et matérialise les privilèges des propriétaires fortunés. Les pigeons sont utilisés pour leur fiente afin de fertiliser les terres cultivées. Ils servent aussi à nourrir les gens du château.
Le colombier du château de Lavison possède 2000 nids de pigeons et aurait été construit à la fin du Moyen Âge au 15e siècle, et entretenu depuis lors. De forme cylindrique est coiffé d’un toit conique, l’édifice est percé d’un lanterneau abritant les trous à pigeon.

Jean Bois
Ferme, puits couvert, granges, séchoir à tabac

Salvéo
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Ce qui réunit tous ses services : le sport comme vecteur de santé, de partage, de défi et de réalisation personnelle.
Pensé pour vous offrir un espace modulable en fonction de chaque souhait et besoin, l’équipe de Salvéo est capable de réaliser toutes vos envies afin que vous trouviez l’équilibre parfait de votre projet, qu’il soit individuel ou collectif.

Château de Gères
Le château de Gères a été construit au XVIe siècle sur un bâtiment probablement plus ancien.
On trouve à proximité un colombier à larmier de la même époque, illustrant, tout comme au château de Lavison, le rang social des propriétaires.
De nos jours, le domaine est la propriété de la famille Fazembat, agriculteurs et producteurs de foie gras. Le château fait l’objet d’une attention soutenue par les membres de l’association des Amis du château de Gères qui s’emploient à le restaurer et à reconstituer son histoire grâce aux recherches archéologiques menées sur la propriété.

Le Drot
Le Drot est un affluent de la Garonne qui parcourt 132,4 kilomètres de longueur avant de se jeter dans la Garonne à Gironde-sur-Dropt. Il prend sa source à Capdrot, littéralement « tête du Drot ». Cette source est située à 160 mètres d’altitude en Dordogne. Le Drot comprend 66 barrages et 75 moulins dont certains sont fortifiés à l’instar du moulin de Bagas situé juste à côté de Loubens.
Historiquement, la rivière a constitué une zone de scission entre les comtes de Toulouse et les ducs d’Aquitaine, rois d’Angleterre durant la Guerre de Cent ans, époque à laquelle des villes neuves, les fameuses bastides, ont été construites de part et d’autres (Monségur, Blasimon, Cadillac, Sauveterre-de-Guyenne, Pellegrue…).
Le Drot a été rendu navigable au début du XIXe siècle grâce à l’ingénieur Joseph Lakanal (1762-1845). Mais suite à la construction du chemin de fer, sa navigation a été vite délaissée puis abandonnée. Durant longtemps, on trouvait dans ce cours d’eau des moules d’eau douce, larges comme la paume de la main et qui ont été exploitées dans la région pour leur nacre destinée à la fabrication de boutons et de pendentifs.

Ferme du Moulinat
La ferme du Moulinat est située au lieu-dit Roquet et tire son nom, non pas du moulin de Loubens situé en contrebas sur le Dropt, mais de l’ancien propriétaire du château de Gères, Charles de Moulinard. Les bâtiments de la ferme font face au château dont ils dépendent, de l’autre côté de la route.
Aujourd'hui la ferme du Moulinat, dirigée par Philippe Fazembat et ses enfants, produit essentiellement du maïs et des canards gras dont une partie est cuisinée de manière traditionnelle puis proposée à la vente dans la boutique de la ferme.
Ces agriculteurs vous invitent à participer à de nombreuses manifestations sans oublier les prestations d’hébergement, de restaurations et les activités découvertes et de loisirs.

Moulin de Loubens
Le moulin de Loubens se situe à la confluence du Dropt et du Ségur. A partir du XIe siècle, l’implantation de moines dans la région va s’accompagner de la multiplication de moulins à eau grâce auxquels ils percevront une part de leur subsistance. En Entre-deux-Mers, on dénombre 372 moulins à eau dont 62 % sont concentrés dans la partie nord.
Le moulin de Loubens fait partie des plus remarquables par ses dimensions conséquentes. Il comporte en réalité plusieurs moulins de différentes époques. Le grand moulin est le plus ancien et possède trois roues à cuve. Un foulon, une galerie à arcades, un système d’écluses et un petit moulin s’y ajouteront ensuite au XIXe siècle.
En 1107, le comte Guillaume de Loubens lègue le moulin dont il est propriétaire aux moines bénédictins rachetant ainsi ses dettes auprès du prieuré, contractées lors de ses croisades. Reconstruit au XIVe siècle, durant la guerre de Cent ans, le moulin va bénéficier de
consolidations importantes ainsi que d’une extension par la construction d’une tour dont le couvrement évoque l’architecture périgourdine.
En 1418, le moulin est vendu par les moines au seigneur Mauvezain. Au XVIIe siècle le moulin revient à Jean de Louppes, seigneur du moulin et du château voisin. Juriste et homme de loi averti, il fait constater en 1673 auprès des jurats de La Réole que sa propriété est un fief noble, ce qui a pour conséquence de l’exempter de l’impôt de la taille. En 1822, le moulin est vendu par Marie de Louppes à Jean Chollet, industriel meunier bordelais qui y fera aménager un « petit moulin » à deux cuves venant agrandir le bâtiment initial. En 1927 la famille Chollet vend le moulin à l’un de ses ouvriers qui arrête l’exploitation en 1929.
L’ensemble du moulin est classé Monument Historique depuis l’an 2000.

Pont Eiffel
Daté de 1860 au moment de la démocratisation du fer comme matériau de construction, il a été commandé par Hausmann, alors préfet de Bordeaux. Il est fort possible qu’il s’agisse du dernier pont Eiffel de ce type encore en service en France.
Il a été reconstruit en 1985 car il menaçait de s’écrouler. La structure d’origine est encore visible en partie inférieure du nouveau pont. La rambarde, en fer forgé, est également un vestige du premier pont.

Peupleraie
Derrière le bourg et en contrebas, le long des rives du Dropt, on peut observer de nombreux peupliers alignés, plantés artificiellement. Il s’agit de peupleraies. La culture du peuplier est particulièrement développée dans la région sur la rive gauche mais aussi sur la rive droite de la Garonne. La peupleraie de Loubens permet de fournir du bois de construction.
Il existe plusieurs types de peupliers comme le peuplier blanc, le peuplier tremble ou encore le peuplier noir. Ce dernier a presque totalement disparu car il pousse plus lentement et n’a donc pas été sélectionné par l’homme qui a plutôt favorisé la culture du peuplier blanc.

Vieille maison
Le bourg de Loubens compte encore quelques vieilles maisons qui s’offrent à la vue du visiteur attentif. Celle située à l’extrémité est de la rue principale possède de belles ouvertures du XVIe siècle, dont une fenêtre à meneau horizontal, surmontée d’un enfeu encadrant un blason où devait être peint le nom ou les armoiries du propriétaire.

Église Saint-Vincent
L’église Saint-Vincent de Loubens est datée du XIIe siècle avec des modifications et des
remaniements plus tardifs. Elle est aujourd’hui protégée par inscription aux Monuments Historiques depuis 1987 . Elle présente une certaine sobriété architecturale avec son clocher-porche et ses moellons en petits appareils, caractéristiques des petites églises de nos campagnes à l’époque romane.
C’est à cette période que se met en place le tissu paroissial régional au moment de la création du Diocèse de Bazas. Le vocable actuel de l’église de Loubens est un hommage au célèbre Saint-Vincent, saint patron des vignerons, ce qui est cohérent au regard de la tradition viticole en Gironde.
L’arc triomphal qui ouvre sur le choeur de l’église voûté en cul-de-four, présente deux chapiteaux romans très intéressants. Ceux-ci ont notamment été dessinés et étudiés par Léo Drouyn, historien et archéologue du XIXe siècle.
Celui de gauche présente une pomme de pin dont la symbolique peut être discutée. Le pin est une essence de bois très utilisée dans l’antiquité gréco-romaine notamment pour la construction des bateaux dont la résine permet l’étanchéité. D’autre part, une pomme de pin, souvent symbole d’immortalité, orne le sceptre de Bacchus, dieu du vin chez les romains. Cette divinité païenne n’est pas sans rappeler le vocable de Saint-Vincent.
L’autre chapiteau représente David et Goliath, épisode de la Bible raconté dans le chapitre 17 du livre de Samuel. David tient ici la fronde qui lui servira à tuer Goliath. On trouve exactement le même chapiteau, au même emplacement dans l’église de Bagas, à quelques kilomètres de là.

Ancien presbytère
Cette belle maison qui fait face à l’église est l’ancien presbytère, c’est-à-dire l’endroit où habitait le curé. Rien de plus pratique en effet, d’être au plus près de son lieu de travail quand on doit s’occuper de l’église tous les jours.
Si le plus gros bâtiment faisant face à la route ne date que du 19e siècle, celui en retrait date au minimum du 17e siècle, voire du 16e. On y remarque de jolies fenêtres dont une à meneau, des éviers en pierre, un four ou encore des trous pour faire nicher les pigeons (et ainsi récupérer leurs œufs). Dans le jardin on peut voir un joli bassin maçonné récemment restauré, qui pouvait servir de vivier au curé.

Puits couvert
Il s’agit de puits gavaches. Ce mot dérivé de l’espagnol a une connotation péjorative, l’équivalent du terme « péquenaud ». Cette appellation désignait les populations étrangères saintongeaises et vendéennes venues à la demande des seigneurs et des dignitaires ecclésiastiques pour repeupler la région à la suite des épidémies de peste et des guerres, et ce dès le milieu du XIVe siècle jusqu’au XVIIe siècle.
À Loubens, on retrouve plusieurs puits dits « gavaches ». On remarque également ce type de puits dans différentes communes du monségurais telles qu’à Cours-de-Monségur, Rimons, Coutures ou Taillecavat.
Ce type de structure rappelle les puits de Saintonge et de Bretagne d’où sont issus les « Gavaches », et se caractérisent par leur couvrement en pierre composé d’un toit à pan coupé ou d’un dôme plus ou moins saillant. Une poulie permet de puiser l’eau qui est protégée par une porte fermant à clef. On trouve parfois un abreuvoir en pierre destiné au bétail, accolé au puits.

Séchoir à tabac
Il existe dans Loubens plusieurs séchoirs à tabac qui témoignent de la culture intensive du tabac dans la région. Introduit en France en 1161 par Jean Nicot, le tabac est d’abord utilisé comme remède, sous forme d’une poudre à priser, puis à chiquer. Il devient ensuite un monopole de l’État, entraînant la construction de la manufacture des tabacs de La Réole, destiné à effeuiller, trier et calibrer la récolte des cultures alentour, Loubens inclus.
Aujourd’hui, les tabaculteurs sont moins de dix en Gironde suite à une fermeture massive due à la faible rémunération donnée aux producteurs par la Régie des tabacs et à la sécheresse importante de 1981. À Loubens, on retrouve cinq séchoirs en bois, deux en pierre et un en brique. Ils ont été pour la plupart convertis en habitation, après que ces bâtiments aient fait l’objet d’un engouement sur le marché immobilier.

Lavoir
Les lavoirs sont particulièrement répandus dans la région. Il en existait déjà à l’époque médiévale, bien que ceux que nous pouvons voir aujourd’hui sont souvent du XIXe ou du XXe siècle.
À Loubens, comme ailleurs, le lavoir sera utilisé par les lavandières pour y laver le linge jusque dans les années 1970, au moment de la démocratisation de la machine à laver. Véritables lieux de socialisation, les lavoirs constituent aujourd’hui des réserves d’eau qui ont également pu servir à abreuver le bétail.