Le moulin de Loubens se situe à la confluence du Dropt et du Ségur. A partir du XIe siècle, l’implantation de moines dans la région va s’accompagner de la multiplication de moulins à eau grâce auxquels ils percevront une part de leur subsistance. En Entre-deux-Mers, on dénombre 372 moulins à eau dont 62 % sont concentrés dans la partie nord.
Le moulin de Loubens fait partie des plus remarquables par ses dimensions conséquentes. Il comporte en réalité plusieurs moulins de différentes époques. Le grand moulin est le plus ancien et possède trois roues à cuve. Un foulon, une galerie à arcades, un système d’écluses et un petit moulin s’y ajouteront ensuite au XIXe siècle.
En 1107, le comte Guillaume de Loubens lègue le moulin dont il est propriétaire aux moines bénédictins rachetant ainsi ses dettes auprès du prieuré, contractées lors de ses croisades. Reconstruit au XIVe siècle, durant la guerre de Cent ans, le moulin va bénéficier de
consolidations importantes ainsi que d’une extension par la construction d’une tour dont le couvrement évoque l’architecture périgourdine.
En 1418, le moulin est vendu par les moines au seigneur Mauvezain. Au XVIIe siècle le moulin revient à Jean de Louppes, seigneur du moulin et du château voisin. Juriste et homme de loi averti, il fait constater en 1673 auprès des jurats de La Réole que sa propriété est un fief noble, ce qui a pour conséquence de l’exempter de l’impôt de la taille. En 1822, le moulin est vendu par Marie de Louppes à Jean Chollet, industriel meunier bordelais qui y fera aménager un « petit moulin » à deux cuves venant agrandir le bâtiment initial. En 1927 la famille Chollet vend le moulin à l’un de ses ouvriers qui arrête l’exploitation en 1929.
L’ensemble du moulin est classé Monument Historique depuis l’an 2000.