Ce circuit de 4km vous emmènera sur les hauteurs de Bouliac à la découverte de l'église, de la place Chevalaure et son point de vue imprenable sur Bordeaux, ainsi que les belles demeures du haut des coteaux. Vous descendrez ensuite par le spectaculaire sentier de l'Hermitage récemment restauré, pour rejoindre le vieux quartier du marais.
De là vous partirez à la découverte de l'ancienne zone marécageuse des paluds pour observer sa faune et sa flore particulière, en empruntant l'ancienne voie ferrée Bordeaux-Sauveterre-de-Guyenne, récemment réaménagée par la commune.
En plus du circuit proposé, il est tout à fait possible d'emprunter l'ancienne voie ferrée dans l'autre sens pour rejoindre la commune de Latresne et d'autres possibilités de circuits.
FEUILLE DE ROUTE
Domaine de Bellevue
Il n’est pas difficile d’imaginer d’où vient le nom de ce joli domaine ! Situé idéalement sur la pente abrupte du plateau dominant la vallée de la Garonne, la vue y est effectivement belle.
Lors d’une vente en 1750, le domaine est décrit ainsi: “Ce bourdieu situé au lieu-dit Couthures, près de l’église, consiste en maison de maître, logement pour valet, chai, cuvier, jardin, charmille, puits et vignes”. La maison est typique des chartreuses de la région.
Depuis le milieu du XIXe siècle, les membres de la même famille continuent de se transmettre la propriété de cette demeure pleine de charme et qui fut peut-être elle aussi le fameux domaine énigmatique acquis par Pey Berland lors de sa cure à Bouliac au XVe siècle.
Place Chevelaure
Magnifiquement située au pied de l’église offrant aux spectateurs admiratifs un belvédère remarquable, la place Chevelaure a toujours occupé une place de choix dans le cœur des bouliacais. Endroit où se célèbrent avec joie les mariages, elle fut aussi pendant des siècles le lieu où se tenait le cimetière du village avant son déménagement.
Baptisée du nom d’un bienfaiteur qui légua sa fortune aux pauvres de Bouliac, elle accueille aujourd’hui de nombreuses festivités et cérémonies en raison de sa situation géographique et de la présence du monument aux morts qui, comme dans chaque village de France, rappelle le sacrifice de ses habitants lors des conflits meurtriers qui marquèrent le 19e siècle.
Jusqu'en en 1855 se tenait à la place du monument aux morts, la tour du télégraphe optique de Chappe. Cet ancien procédé de communication, inventé par Claude Chappe en 1791, permettait de transmettre des messages entre différentes villes de France en quelques minutes seulement, alors que jusque là, il fallait des heures à un cavalier pour transmettre des messages écrits.
Le principe consistait en des stations placées sur des hauteurs, visibles les unes des autres et surmontées de bras articulés en bois actionnés par un opérateur suivant un code tenu secret. La station de Bouliac était la deuxième sur la ligne Bordeaux - Avignon, la première étant placée en haut de la tour Saint-Michel à Bordeaux.
Quartier du marais
Situé à la croisée de vieilles routes importantes pour le territoire de Bouliac, il est tout naturel que ce quartier se soit développé au fil du temps.
Du Nord au Sud passe l’ancienne route de Bordeaux à Toulouse, actuelle D10, et d’Est en Ouest, descendant des coteaux par le chemin de l’ermitage, passe une ancienne voie prolongée par le chemin des Collines. Celle-ci reliait le tracé antique Bordeaux-Branne au port des Collines sur la Garonne.
L’animation qui en résultait a permis à plusieurs commerces et habitations de s’implanter et de perdurer pendant des siècles, comme l’actuelle “auberge du marais” qui semble perpétuer une vieille tradition de restauration sur ce lieu; ou comme cette vieille maison à pignon juste en face de l’auberge qui date au moins du XVIIe siècle mais dont on a peu d’informations à ce jour.
Ancienne maison du garde barrière
La création de la ligne Bordeaux-La Sauve en 1873 n’a pas pour autant été synonyme de création de garde-barrières aux passages à niveau sur le territoire de Bouliac.
Les passages sont dangereux à hauteur du chemin de Vimeney, du chemin des Collines et du chemin de la Matte. Les habitants se plaignent que les trains ne sifflent pas assez tôt pour signaler leur passage. Il faudra plusieurs accidents, dont certains mortels, pour que la compagnie d’Orléans mette enfin en place des garde-barrières en 1898, soit 25 ans après la création de la ligne!
La garde de la barrière était souvent confiée à une femme, épouse ou veuve d’un cheminot de la voie. Le confort de ces maisonnettes était réduit à leur plus simple expression: quatre petite pièces, pas de sanitaire ni d’eau courante ou d’électricité (parfois jusqu’en dans les années 60). Seul un petit poêle à charbon assurait le chauffage de l’ensemble. Souvent ces maisons “jouet” possédaient un jardinet pour améliorer l’ordinaire par quelques légumes, et en élevant poules et lapins...
Sans parler de l’isolement, le quotidien de la garde-barrière était contraignant. Aux heures d’ouverture de la ligne, il lui était bien sûr interdit de quitter les lieux et sa responsabilité était totale en cas d’incident. Dès l'annonce d’un train, la garde-barrière devait tout quitter, casserole sur le feu, bébé dans le berceau, pour courir fermer la barrière.
Ancienne voie ferrée
Ce long chemin rectiligne est en fait une ancienne voie ferrée. En 1873 fut inaugurée la première ligne de chemin-de-fer traversant le territoire de la commune de Bouliac reliant Bordeaux à La Sauve. Ce train qui transportait aussi bien des marchandises que des passagers, parcourait 27 kilomètres en empruntant en grande partie la vallée de la Pimpine.
En 1899, la ligne fut même prolongée jusqu’à la Sauvetat-du-Dropt, raccordant ainsi Bordeaux à Bergerac, mais ceci ne suffit pas à lutter contre le transport routier grandissant depuis l’invention du moteur diesel et des pneumatiques à chambre à air. Finalement la ligne fut fermée pour les voyageurs en 1951. Seul le tronçon jusqu’à Espiet continua à fonctionner pour la cimenterie jusqu’en 1979.
Aujourd’hui cette portion de la voie ferrée vient d'être aménagée par la ville de Bouliac afin de permettre aux promeneurs de découvrir cette ancienne zone marécageuse.
Ancien marais
La plaine de Bouliac située en contrebas du coteau d'Entre-deux-Mers est une zone humide et marécageuse en raison de sa proximité avec la Garonne.
Le lit de la Garonne ne s’est stabilisé qu’à partir du 20e siècle, principalement sous l’action de l’homme. Constructions de barrages en amont, dragages intensifs, consolidations des berges et mise en place de digues ont petit à petit obligé le fleuve à adopter un cours plus rectiligne, rompant avec les méandres et les nombreuses îles.
Les anciens marais, ou paluds, sont le résultat de ces terres gagnées au fil des siècles sur le fleuve. C’est une zone humide et marécageuse que l’homme n’a eu cesse de tenter de maîtriser. Asséchés à partir du 16e siècle, les terres riches en alluvions ont attiré l’implantation de riches domaines. Au 18e siècle, la palud était presque entièrement plantée en vignes, jusqu’à l’apparition du phylloxéra. Le 20e siècle verra les grandes voies de communication la traverser (rocade, D113, et voies ferrées) et les zones d’activité s’installer.
Afin d’y réguler l’eau, tout un système de fossés et de jalles a été mis en place. Selon que la marée est haute ou basse, l'ouverture des clapets permet soit d’irriguer, soit, surtout, d'évacuer les eaux du marais retenues prisonnières par le bourrelet alluviale et les digues.
Gendarmerie et quartier Béteille
Le quartier Béteille, qui regroupe une part importante de la population de Bouliac, est le lieu de résidence de l'état-major de la deuxième légion de gendarmerie mobile. Décidée dans les années 1960, cette caserne est achevée au début des années 70. Son appellation rend hommage au général Béteille qui, à la tête d’un escadron de la gendarmerie impériale, s’illustra durant les campagnes d’Italie, d’Egypte, d’Allemagne et d’Espagne de Napoléon Bonaparte.
Autrefois, cette zone était occupée par plusieurs constructions, dont la plus imposante était le château de Bouliac ou château de l’Ange. Ce nom vient du fait que près du château se trouvait une vieille fontaine ornée d’une pierre sculptée représentant un ange. Le château, construit en 1869, était entouré d’un vaste parc et dominait le vallon qui sépare Bouliac de Floirac.
En 1940 la propriété est réquisitionnée par la marine allemande pour y installer une tourelle sur une terrasse afin de mitrailler les avions anglais qui partent bombarder la base sous marine de Bordeaux. En août 1944, devant l’avancée des alliés, les allemands se retirent et font sauter le château dont les caves étaient remplies de munitions. L’énorme explosion envoya des débris dans toute la commune, soufflant les vitraux de l’église et ne laissant du château que des ruines.
En 1954, l’ORTF achète le domaine pour y implanter un émetteur, puis revend 23 hectares à la gendarmerie nationale qui s’y installe en 1971.
Le quartier Béteille est le seul quartier d'immeuble de Bouliac, commune résidentielle exclusivement pavillonnaire.
La maison des “Pierres du Temps”
Cette remarquable maison a été conçue par l’architecte Bassam El-Okeily pour son frère jumeau en 2012. Le projet, nommé “les pierres du temps” est inspiré des différents temps de l’existence et de la cohabitation des générations. Trois pierres comme autant de traces du temps qui passe, de la vie qui va: le passé, le présent et le futur.
Le volume de l’enfance et du futur, regarde la terre et les pierres, comme des racines minérales avec lesquelles on a envie de jouer. Le volume des adultes et du présent, scrute l’horizon et profite de la vue imprenable sur la vallée de la Garonne, tandis que le bâtiment des aïeux et du passé, domine l’ensemble, perché un peu à part sur le haut de la pente.
Les courbes et les volumes audacieux, l’agencement de ses bâtiments, et les concepts ayant inspirés le projet architectural font de cette maison une véritable oeuvre qu’il serait dommage d’ignorer quand on passe à côté.
Castel de Vialle
Ce domaine, ancienne maison noble de Salles, a appartenu à divers propriétaires dont de nombreux conseillers au Parlement de Bordeaux. Il porte aujourd'hui le nom de Vialle, en souvenir de cet architecte qui l'acquiert en 1756 et le fait reconstruire. Celui-ci est à l'origine du cachet actuel de ce domaine remanié de nombreuses fois au cours des siècles.
Achetés par la mairie en 1950, ses jardins ont été démantelés afin de construire l'actuel groupe scolaire, le centre de loisirs et la salle des fêtes. Son parc sert toujours à la promenade et le château est utilisé par diverses associations.
Mairie
La mairie présente une architecture caractéristique du 19e siècle. Le bâtiment est destiné à recevoir dès l'origine les services municipaux de la mairie et les écoles séparées de garçons et de filles.
Le choix de sa conception fit l’objet de nombreux débats très vifs au sein du Conseil Municipal en 1878 concernant l’accès aux classes. Il s’agissait en effet de déterminer s’il était moralement acceptable ou pas de ne construire qu’un seul escalier à l’intérieur du bâtiment dans lequel Monsieur l’Instituteur puisse être inévitablement amené à rencontrer Madame l’Institutrice. La configuration actuelle de l’édifice montre que les réalités budgétaires l’ont finalement emporté sur les questions de morale.
Après le déménagement des Ecoles, le rez-de-chaussée servit de lieu de fonction pour les instituteurs jusque dans les années 1980, avant que le bâtiment ne soit complètement réaménagé au profit exclusif des services administratifs de la ville.
Cette mairie est l'une des rares en France où n’apparaît pas sur la façade la devise de la république: “Liberté, Egalité, Fraternité”.
Bains-douches
Les douches municipales ne sont ouvertes au public que très tardivement. Prévue initialement pour 1956, dans le cadre des travaux d'adduction d’eau lancés par la municipalité depuis 1951, leur ouverture n'a cependant lieu qu’en 1964. En effet, les puits sur lesquels elles fonctionnaient étaient insuffisants à leur alimentation.
Chacun pouvait se rendre aux bains-douches le samedi de 14:00 à 18:00, ou le dimanche à 11:00 au tarif unique d'un franc. Le jeudi était réservé aux enfants. Ce service périclite à la suite des progrès domestiques. Désormais, le local sert au rangement des archives municipales.
Église Saint-Siméon
Edifiée au 12e siècle et dédicacée à Saint Siméon le Stylite, l’église de Bouliac constitue un véritable joyau de l’art roman. Située à l’emplacement d’un ancien oratoire gallo-romain connu par les écrits de Grégoire de Tours pour avoir été un lieu de miracle au 6e siècle, elle se compose d’un clocher, d’une nef, d’un chœur et d’une sacristie. Seule la nef date encore du 12e siècle.
La fortification du chœur financée par Pey Berland alors curé de la paroisse date du 15e siècle tandis que le clocher appartient à la campagne de restauration des églises rurales orchestrée par le Cardinal Donnet au 19e siècle. Les importantes restaurations entreprises à partir du second empire n’ont en rien altéré la beauté romane de l’édifice.
L’abondant décor sculpté concours à la notoriété de cette église qu’il s’agisse de son portail occidental à voussures représentant d’importantes scènes bibliques ou les chapiteaux qui complètent parfaitement l’ensemble. Une véritable iconographie du salut où se combattent le Bien et le Mal y est partout déployée. Les peintures murales, le riche mobilier intérieur et la galerie de tableaux, dont un offert par l’Empereur Napoléon III, enrichissent l’esthétique de l’édifice à nouveau restauré durant les années 1990. La remise en état de son orgue est actuellement en cours.
Belvédère
De tout temps, Bouliac a été conscient de sa géographie exceptionnelle et a su préserver son cadre de vie. Terre de vignobles et d'agriculture, Bouliac a su se moderniser tout en respectant, toujours, son patrimoine naturel.
Son belvédère situé devant le parvis de l’église et le long de la place Chevelaure offre aux visiteurs l’une des plus belles vues qui existent sur la Garonne et la métropole d’Aquitaine inscrite au patrimoine mondial de l’UNESCO.
Une table d’orientation permet à chacun de situer différents points géographiques repérables du Médoc aux Landes.