Ce circuit court est parfait pour une petite balade d’une demi-heure à la découverte du bourg de Loubens. Lavoir, croix de chemin, puits couverts traditionnels, séchoirs à tabac, vieilles maisons sont au programme de ce circuit. Sans oublier l’église romane de Loubens qui vaut le détour à elle seule.
FEUILLE DE ROUTE

Séchoir à tabac
Il existe dans Loubens plusieurs séchoirs à tabac qui témoignent de la culture intensive du tabac dans la région. Introduit en France en 1161 par Jean Nicot, le tabac est d’abord utilisé comme remède, sous forme d’une poudre à priser, puis à chiquer. Il devient ensuite un monopole de l’État, entraînant la construction de la manufacture des tabacs de La Réole, destiné à effeuiller, trier et calibrer la récolte des cultures alentour, Loubens inclus.
Aujourd’hui, les tabaculteurs sont moins de dix en Gironde suite à une fermeture massive due à la faible rémunération donnée aux producteurs par la Régie des tabacs et à la sécheresse importante de 1981. À Loubens, on retrouve cinq séchoirs en bois, deux en pierre et un en brique. Ils ont été pour la plupart convertis en habitation, après que ces bâtiments aient fait l’objet d’un engouement sur le marché immobilier.

Puits couvert
Il s’agit de puits gavaches. Ce mot dérivé de l’espagnol a une connotation péjorative, l’équivalent du terme « péquenaud ». Cette appellation désignait les populations étrangères saintongeaises et vendéennes venues à la demande des seigneurs et des dignitaires ecclésiastiques pour repeupler la région à la suite des épidémies de peste et des guerres, et ce dès le milieu du XIVe siècle jusqu’au XVIIe siècle.
À Loubens, on retrouve plusieurs puits dits « gavaches ». On remarque également ce type de puits dans différentes communes du monségurais telles qu’à Cours-de-Monségur, Rimons, Coutures ou Taillecavat.
Ce type de structure rappelle les puits de Saintonge et de Bretagne d’où sont issus les « Gavaches », et se caractérisent par leur couvrement en pierre composé d’un toit à pan coupé ou d’un dôme plus ou moins saillant. Une poulie permet de puiser l’eau qui est protégée par une porte fermant à clef. On trouve parfois un abreuvoir en pierre destiné au bétail, accolé au puits.

Peupleraie
Derrière le bourg et en contrebas, le long des rives du Dropt, on peut observer de nombreux peupliers alignés, plantés artificiellement. Il s’agit de peupleraies. La culture du peuplier est particulièrement développée dans la région sur la rive gauche mais aussi sur la rive droite de la Garonne. La peupleraie de Loubens permet de fournir du bois de construction.
Il existe plusieurs types de peupliers comme le peuplier blanc, le peuplier tremble ou encore le peuplier noir. Ce dernier a presque totalement disparu car il pousse plus lentement et n’a donc pas été sélectionné par l’homme qui a plutôt favorisé la culture du peuplier blanc.

Vieille maison
Le bourg de Loubens compte encore quelques vieilles maisons qui s’offrent à la vue du visiteur attentif. Celle située à l’extrémité est de la rue principale possède de belles ouvertures du XVIe siècle, dont une fenêtre à meneau horizontal, surmontée d’un enfeu encadrant un blason où devait être peint le nom ou les armoiries du propriétaire.

Église Saint-Vincent
L’église Saint-Vincent de Loubens est datée du XIIe siècle avec des modifications et des
remaniements plus tardifs. Elle est aujourd’hui protégée par inscription aux Monuments Historiques depuis 1987 . Elle présente une certaine sobriété architecturale avec son clocher-porche et ses moellons en petits appareils, caractéristiques des petites églises de nos campagnes à l’époque romane.
C’est à cette période que se met en place le tissu paroissial régional au moment de la création du Diocèse de Bazas. Le vocable actuel de l’église de Loubens est un hommage au célèbre Saint-Vincent, saint patron des vignerons, ce qui est cohérent au regard de la tradition viticole en Gironde.
L’arc triomphal qui ouvre sur le choeur de l’église voûté en cul-de-four, présente deux chapiteaux romans très intéressants. Ceux-ci ont notamment été dessinés et étudiés par Léo Drouyn, historien et archéologue du XIXe siècle.
Celui de gauche présente une pomme de pin dont la symbolique peut être discutée. Le pin est une essence de bois très utilisée dans l’antiquité gréco-romaine notamment pour la construction des bateaux dont la résine permet l’étanchéité. D’autre part, une pomme de pin, souvent symbole d’immortalité, orne le sceptre de Bacchus, dieu du vin chez les romains. Cette divinité païenne n’est pas sans rappeler le vocable de Saint-Vincent.
L’autre chapiteau représente David et Goliath, épisode de la Bible raconté dans le chapitre 17 du livre de Samuel. David tient ici la fronde qui lui servira à tuer Goliath. On trouve exactement le même chapiteau, au même emplacement dans l’église de Bagas, à quelques kilomètres de là.

Ancien presbytère
Cette belle maison qui fait face à l’église est l’ancien presbytère, c’est-à-dire l’endroit où habitait le curé. Rien de plus pratique en effet, d’être au plus près de son lieu de travail quand on doit s’occuper de l’église tous les jours.
Si le plus gros bâtiment faisant face à la route ne date que du 19e siècle, celui en retrait date au minimum du 17e siècle, voire du 16e. On y remarque de jolies fenêtres dont une à meneau, des éviers en pierre, un four ou encore des trous pour faire nicher les pigeons (et ainsi récupérer leurs œufs). Dans le jardin on peut voir un joli bassin maçonné récemment restauré, qui pouvait servir de vivier au curé.

Bourg de Loubens
Le bourg de Loubens s’étale le long de la rue principale d’est en ouest, et domine la vallée du Drot située au nord. L’habitat n’est pas réparti uniformément, mais se compose de deux noyaux distincts. Celui de l’est est collé à l’église, tandis que la partie ouest semble s’articuler autour d’un noyau d'habitations ancien au croisement de plusieurs chemins.
Cette partie du bourg est également différente en terme urbanistique car constitué de plusieurs fermes avec bâtiments d’exploitation, granges et puis couverts ce qui contraste avec le quartier de l’église et ses maisons alignées sur la rue. C’est d’ailleurs plutôt dans ce secteur que se trouvaient les commerces, comme l’ancienne épicerie dont on peut encore voir le nom peint sur la façade.

Vieille maison Lameth
À l'extrémité ouest du bourg on peut admirer une vieille et magnifique maison en pierre appelée Lameth, qui a donné son nom au quartier. La famille Lameth est une très vieille famille noble française, originaire de Picardie, dont les origines remontent au XIIIe siècle. Il est possible que cette maison ait appartenu à un de ses descendants.
Admirablement bien restaurée, la bâtisse présente sur sa longue façade de nombreuses ouvertures anciennes qui permettent de dater la construction au moins du XVIe siècle. On peut observer notamment deux portes surmontées de pierres sculptées abritant des blasons renversés sur lesquels devaient être peints les armoiries du propriétaire.

Puits couvert
On peut voir juste derrière le portail de cette propriété, un puits couvert en pierre, appelé “puits gavache’”. Cette appellation désignait les populations étrangères saintongeaises et vendéennes venues à la demande des seigneurs et des dignitaires ecclésiastiques pour repeupler la région à la suite des épidémies de peste et des guerres, et ce dès le milieu du XIVe siècle jusqu’au XVIIe siècle.
Ce puits, comme tous les autres que vous pourrez voir sur la commune, nous évoque le temps pas si lointain où l'eau courante n'existait pas. Au XIXe siècle, un foyer utilisait environ 20 litres d’eau par jour. Il fallait alors aller chercher l’eau au puits ou à la source la plus proche avec des seaux. L’eau ramenée ainsi devait servir pour toute la journée afin de se laver, boire, faire la cuisine et laver le linge.
Si la plupart des propriétés disposaient de leur propre puits, il existait également des sources et des puits publics où tout le monde pouvait venir se servir.

Croix de mission
Afin de restaurer la spiritualité auprès des populations qui, au cours de la période révolutionnaire, avaient déserté les offices, l'Église organise dès le début du XIXe siècle une nouvelle évangélisation des campagnes, par le biais, notamment, de missions pastorales.
Ces dernières, destinées à assurer le renouvellement de la ferveur religieuse, sont assurées par un missionnaire diocésain. Elles s'articulent autour de sermons et de mise en scènes spectaculaires telles que l'érection de croix dans le centre ou à l'entrée du village, comme par exemple celle située à ce croisement à l’entrée du bourg de Loubens.